ENVIRONNEMENT et SPIRITUALITÉ
 

Parler du respect de l’environnement est devenu un lieu commun; il ne se passe pas une journée sans que la question ne soit abordée, sous une forme ou une autre.  Journée de la Terre, journée de l’environnement, journée sans voiture, …  Plus que jamais, nous sommes soucieux des impacts de nos modes de vie sur la nature qui nous entoure.  Nous avons plusieurs indices qui semblent vouloir démontrer que le fragile équilibre dans lequel la vie s’épanouit sur la planète est menacé.

Est-ce que cette question du respect de l’environnement devrait nous préoccuper, en tant que chrétiens?  Je crois que oui.  D’abord, notons que la création ne nous a pas été donnée par Dieu, elle nous a été confiée.  Le livre des origines, la Genèse, nous rappelle que nous détenons un grand pouvoir sur la terre et sur les animaux (Gn 1).  Cela nous indique la grande part de responsabilité que nous avons face à l’œuvre de Dieu.  En même temps, ce pouvoir est limité : nous réalisons maintenant que la nature a ses lois que nous ne pouvons défier sans impunité.  Cette préoccupation n’est pas nouvelle pour les chrétiens :  il suffit de se rappeler saint François d’Assise et son grand respect pour toute la création!

Il me semble que nous pouvons nous entendre sur le fait que la création divine mérite notre respect, il devient plus compliqué de se mettre d’accord sur les gestes concrets à poser pour corriger les mauvaises habitudes que nous avons prises face à cette nature.   Les problèmes environnementaux nous touchent et nous dépassent tout à la fois.  Les défis à relever sont immenses et un engagement ferme des états à l’échelle internationale est requis pour les affronter de façon sérieuse.  Ceci étant dit, nous avons aussi à nous impliquer sur le plan personnel et collectif pour un respect de la dignité de la création.

Ce respect pour la vie et la nature peut s’exprimer de nombreuses façons.  Évitons ici de tomber dans un nouveau dogmatisme ou dans une moralisation extrême.   Notre souci pour l’environnement ne se dissocie pas de nos préoccupations pour la paix, la bonne entente et le respect mutuel.  Il s’agit ici de prendre le pas d’un mouvement collectif où chacun peut contribuer, à son rythme et à sa façon, à un plus grand respect de la création divine.

Je souligne au passage l’excellent travail accompli en ce sens par les responsables du programme « Église verte » du Centre d’œcuménisme (www.EgliseVerte.ca).  Grâce à ce programme, nous avons en mains plusieurs outils très simples et pratiques pour nous aider.  Pour nos besoins en animation pastorale, le programme présente une liste de textes bibliques, un calendrier d’écologie chrétienne, des affiches, … 

Notre spiritualité s’incarne dans tous les aspects de notre vie.  Puisse notre souci pour l’environnement donner au monde le témoignage d’une Église soucieuse du mieux-être collectif, en vue du Royaume de Dieu.

+ Jean-Claude Turcotte, archevêque de Montréal


fin article - 2349 affichages depuis le 28 Jul 2011