LA DÉMESURE

mardi 4 janvier 2011

Il y en a qui mesurent tout : leur temps, leur argent, leurs dons, leur générosité, leur maison, leur amour, leurs amitiés. On les surnomme facilement  "Séraphin". Plusieurs autres vivent soit dans la largesse, soit dans la juste pondération.

Dans la lecture d'évangile de ce matin, Jésus va dans la démesure. Alors que saint Jean, dans la 1^ère lecture insiste sur notre devoir d'aimer et ne cesse d'en rajouter comme si on avait besoin d'être poussé à aimer… (à voir comment les gens agissent parfois, on se dit qu'il avait bien raison d'insister !), Jésus, lui, s'occupe de la faim des gens qui le suivent. "Il leur répondit : « Donnez-leur vous-mêmes à manger. » Ils répliquent : « Allons-nous dépenser le salaire de 200 journées pour acheter du pain et leur donner à manger ? »Jésus leur demande : « Combien avez-vous de pains ? Allez voir. » S'étant informés, ils lui disent : « Cinq, et deux poissons. »" 5 000 hommes à nourrir, en groupes de 50 et de 100 ! Aucun de nos garde-manger ne contient si peu… les mères de famille peinent souvent à boucler la semaine avec l'allocation de la nourriture… Jésus prie, il donne le "si peu" qui deviendra démesure. "Tous mangèrent à leur faim. Et l'on ramassa douze paniers pleins de morceaux de pain et de poisson."
(cf. Mc 6, 34-44)

Seigneur, si je me contente de peu, enseigne-moi à élargir mes cadres.

Seigneur, si je crois avoir tout donné, éclaire mes fonds de tiroir pour découvrir encore et encore.

Seigneur, lorsque je me retourne sur mes problèmes, montre-moi la sortie du labyrinthe.

Seigneur, quand mes pieds restent collés dans ma demeure, donne-moi le courage de faire un pas vers l'autre.

Seigneur, si mes mains se joignent dans la prière, permets-moi de les ouvrir à ceux et celles qui ont besoin de ma tendresse.

Seigneur, lorsque j'aurai terminé cette journée, corrige mes égoïsmes, mes peurs de la démesure, mes mesquineries.

Seigneur, apprends-moi à t'aimer, sans mesures.

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