vendredi 8 novembre 2013
J'ai toujours été surpris par cet évangile du gérant trompeur. Il se joue de son maître, le vole même, assure ses arrières et Jésus le loue ! On serait porté à penser que Jésus cautionne la malhonnêteté. Avec ce que nous entendons ces jours-ci à la Commission Charbonneau, cette façon de vivre se poursuit depuis des siècles.
Que faut-il imiter et prier dans ces actes disgracieux du gérant malhonnête ? Sûrement pas sa tricherie, sa déloyauté. Mais j'admire son sens de la prévoyance : "Que vais-je faire, puisque mon maître me retire la gérance ? Travailler la terre ? Je n'ai pas la force. Mendier ? J'aurais honte. Je sais ce que je vais faire, pour qu'une fois renvoyé de ma gérance, je trouve des gens pour m'accueillir." Il sait que ses agissements sont fourbes, mais il pense à son avenir et il se fait des amis… il les fait vernir un à un, les fait asseoir et corriger leurs dettes : "Il fit alors venir, un par un, ceux qui avaient des dettes envers son maître (…) vite, assieds-toi et écris…" C'est une personne très humaine, attentive à ses besoins personnels à venir mais aussi aux misères de l'autre en songeant, peut-être, à l'usure de son maître… Tous n'ont pas le même traitement, respectant la juste mesure pour chaque individu, respectant aussi la nature du bien qui est dû (50 pour l'huile, 20 pour le blé)…
En fait malgré cette fourberie, on peut voir plein de points à regarder pour notre vie personnelle… la mesure de nos pardons, la nature de nos oublis, la fidélité à notre travail, la ponctualité de nos rapports, l'honnêteté de notre agir, l'horaire respecté… Nous sommes des fils de la lumière. Est-ce qu'elle nous éclaire ?
(Lire le texte en Lc 16, 1-8 ou aller à http://www.aelf.org/office-messe, 8 novembre 2013)fin article - 1776 affichages depuis le 8 Nov 2013